Nouvelle usine, nouveau genre 

La Saline Royale d'Arc-et-Senans doit son existence aux carences de celle de Salins‑les‑Bains, incapable d'augmenter sa production pour répondre à une demande croissante en sel. Pour y remédier, l'administration des salines envisage, en 1773, la construction d'une nouvelle usine, plus grande, plus moderne et plus rentable.

Le lieu choisi pour s'implanter se situe entre les villages d'Arc et de Senans, à 13 kilomètres à vol d'oiseau de Salins‑les‑Bains. C'est un endroit vaste, proche des grands axes de communication et disposant d'une réserve de combustible presque inépuisable : la forêt de Chaux et ses 22 000 hectares. Seul inconvénient : le site ne dispose pas de sources salées. Qu'à cela ne tienne ! La saumure sera importée de Salins‑les‑Bains par une longue canalisation :  un saumoduc.

A voir : la forêt de Chaux, avec ses chênes sacrés, ses colonnes Guidon et ses baraques du 14. Rendez-vous à proximité de l'étape "la Saline Royale" du Sentier des Gabelous.  

Carte des environs de la saline de Chaux - Arc et Senans

 

La construction de la nouvelle saline est confiée à Claude-Nicolas Ledoux, alors commissaire des salines pour la Franche-Comté, la Lorraine et les Trois-Evêchés. Après un premier projet rejeté, la proposition de Ledoux est validée en 1774 et les travaux commencent en 1775.

La nouvelle saline d'Arc-et-Senans est une usine d'un nouveau genre. En plus, d'être un site industriel, sa vocation première, c'est un lieu de vie pour le personnel qui y travaille et un ensemble architectural remarquable. Cet esthétisme la rend tout à fait singulière : un tel soin était jusque là réservé aux palais et aux temples.