L'exploitation du sel à Salins­‑les‑Bains

L'époque ancienne

L'exploitation du sel en Franche-Comté et à Salins-les-Bains est très ancienne. Elle remonterait à plus de 7000 ans. Dans les environs de Salins-les-Bains, la toute première exploitation est suggérée vers 4300 ans av. J.-C. Elle a sans doute ensuite été interrompue pendant l'époque romaine, au profit d'importations de sel des rivages méditerranéens. Au départ de l'occupant, au IVe siècle de notre ère, l'exploitation locale du sel reprend néanmoins, et au VIIIe siècle l'existence des salines est attestée dans les actes de l'abbaye de Flavigny.

 

L'époque médiévale : les trois salines

A partir du XIIe siècle, les documents sont plus nombreux et précisent l'existence de trois salines à Salins-les-Bains. La ville était alors séparée en deux bourgs.

La Grande Saline ou Grande Saunerie est celle qui demeure aujourd'hui, transformée en musée. Elle était située dans le Bourg Dessus. C'était la plus importante des trois salines. Elle disposait de deux puits pour prélever la saumure : le puits d'Amont et le puits à Gré, reliés par une galerie souterraine de 165 mètres abritant un canal.

La Petite Saline se trouvait dans le Bourg Dessous, à l'emplacement actuel des thermes. Elle puisait sa saumure au puits à Muire, autre nom qui lui est d'ailleurs donné.

La Chauderette de Rosières, enfin, était la plus petite des trois salines. Elle jouxtait l'extrémité Nord de la Grande Saline, vers la tour de Flore, près de l'actuelle mairie. Contrairement aux deux autres, elle ne disposait pas de sources salées et recevait une fois par semaine la saumure du puits d'Amont de la Grande Saline grâce à une canalisation.

Chacune des salines avait ses propriétaires et ses modes d'administrations. Propriété quasi exclusive, propriété partagée ou partage entre rentiers... les gestions ont aussi varié avec les époques. Il faudra attendre le début du XVIIe siècle pour que les salines soient unies dans une seule et même administration par la fille du roi d'Espagne Philippe II. En 1674 enfin, elles deviennent une manufacture royale après la conquête de la Franche-Comté par Louis XIV.

 

Tapisserie de saint Antoile : le miracle de l'eau

La tapisserie de saint-Anatoile

Pour Salins-les-Bains et ses habitants, le sel est une ressource très précieuse, leur économie en est tributaire. Toute affection des sources salées représente alors un véritable désastre. En 1467, des travaux eurent lieu au puits à Muire et la source disparut.

L'inquiétude s'installa chez les habitants qui implorèrent l'aide de leur saint patron, saint‑Anatoile. Une procession solennelle fut organisée et ses reliques furent apportées au fond du puits. Le miracle se serait alors produit : la source aurait à nouveau jailli.

Une tapisserie du début du XVIe siècle raconte cet événement. Commandée par les chanoines de Saint‑Anatoile, elle est le douzième élément d'une série de quatorze, retraçant la vie de leur saint. En plus des aspects religieux et artistiques, elle fournit des informations sur les techniques employées alors pour puiser les eaux ainsi que sur l'organisation de la société salinoise.

A voir : Une reproduction de cette œuvre est exposée à la Grande Saline de Salins‑les‑Bains, l'original se trouvant au musée du Louvre à Paris.